"Illness is the night-side of life, a more onerous citizenship. Everyone who is born holds dual citizenship in the kingdom of the well and in the kingdom of the sick.
Although we all prefer to use only the good passport, sooner or later each of us is obliged, at least for a spell, to identify ourselves as citizens of that other place." Susan Sontag
Je suis à l'hopital Tel Hashomer, Meirav center. J'attend le résultat de la biopsie de la semaine dernière. Une mammographie de routine qui a tourné au cauchemar.
Ce matin, j'ai reçu un appel de l'institut du cancer du sein. Mon RV du 17/3 dépend des resultats des "Récepteurs". Autrement dit, c'est un cancer. La personne m'a dit d'appeler jeudi pour savoir si je devais y aller dimanche. J'ai sorti un cahier qu'on donnait hier a un colloque a Tel Aviv. Ce cahier va contenir toutes les infos cancer, comme son prédecesseur il y a sept ans. Beaucoup d'informations a retenir, des démarches bureaucratiques, des noms de médecins, de medicaments, des lieux, des décisions, et entre les pages la douleur, les angoisses, la gorge serrée, l'attente dans des salles d'attentes, des secrétaires fatiguées, des papiers à remplir. Et au bout, l'espoir de m'en sortir et le sentiment diffus, opressant, que cette fois ci, je ne trouverai pas les forces necessaires.
J'ai des attaques de pleurs ces derniers jour. J'émet des sons gutturaux.. comme un animal. Et puis je fonctionne. Je répond a des mails. Je souris aux gens. Je parle calmement, comme si de rien n'était.. Mais rien n'est comme avant.. Pourquoi? Je me suis laissée entrainer, spirale infernale du travail, du stress quotidien. Je ne supporte pas les micro-agressions du quotidien; peut etre que ce sont elles qui m'ont rendue malade?
Denis m'a demandé: Serais tu tombée malade si nous étions restés en Californie? Sans hésiter, j'ai répondu que non.